Depuis deux ans, le dispositif incitatif Pinel est à l’origine d’une grande
réussite pour l’immobilier français. Une étude récente a d’ailleurs démontré
que 65% de ceux qui investissent dans l’immobilier le faisaient, en premier
lieu, pour profiter d’un plan de défiscalisation comme le Pinel. Sa
prolongation, annoncée mercredi par le gouvernement, n’est donc pas surprenante.
Le Pinel : comment ça marche ?
Le Pinel s’applique à l’investissement dans un ou plusieurs logements neufs
en vue de les louer comme habitations meublées. En théorie, un ménage peut
déduire jusqu’à 63000 € de ses impôts sur une période de 12 ans.
Le calcul de la défiscalisation est simple : il se base sur le prix du
bien acquis, qui doit être sous la limite de 300 000 €. Vous pouvez ensuite
opter pour une application sur 6 ans, 9 ans ou 12 ans, pendant lesquels votre
bien sera loué. Durant cette période, vous pourrez diminuer vos impôts
respectivement de 12, 18 ou 21 %. Cette défiscalisation est limitée à 5500 €
par m² de surface habitable.
Concrètement, nous pouvons prendre l’exemple d’un logement acheté 180 000 €.
Grâce à une location sur un bail de 6 ans, son propriétaire pourra déduire 21
600 € de ses impôts sur le revenu, soit 3600 €/an.
Des résultats spectaculaires et immédiats
Le dispositif Pinel a été un succès remarquable, et cela dès sa mise en
application. Ainsi, au premier trimestre 2015, on observa un retour des
investisseurs sur le marché immobilier, avec un bon spectaculaire de 59,4 % des
ventes de logements par rapport à l’année précédente.
Cette année encore, l’impact du Pinel ne se dément pas. Dès la fin du
premier trimestre 2017, on observe une augmentation importante du nombre
d’investissements dans les achats immobiliers. Ainsi, en avril dernier, le
groupement des professionnels de l’immobilier Theseis avait constaté une
progression des ventes de 45% sur un an, et ce malgré les annonces de
remontée des taux de crédit.
C’est dans ce contexte que le gouvernement a décidé une prolongation de
quatre ans du dispositif. Une nouvelle espérée autant par les professionnels de
l’immobilier que par les futurs investisseurs.
Un nouveau Pinel « mieux ciblé »
C’est donc ce mercredi 20 septembre, lors de l’annonce du plan logement
du gouvernement, que le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard
et son secrétaire d'Etat Julien Denormandie ont précisé une modification des
zones d’application du Pinel. En effet, le dispositif sera désormais
"recentré sur les zones A, Abis et B1" à partir de l’année prochaine.
Courant jusqu’à 2021, cette aide sera à présent "mieux ciblée pour
construire plus vite en zone tendue et soutenir la revitalisation dans les
zones détendues", comme l’a précisé le secrétaire d'Etat.
Le Pinel n’est pas le seul dispositif
incitatif à être prolongé et à connaître une refonte. Le Prêt à Taux Zéro (PTZ)
se verra lui aussi prorogé pour 4 ans, mais avec un recentrage sur les mêmes zones, et une
"souplesse de transition sur la zone B2 durant l'année 2018 », selon
les précisions de M. Denormandie.
Ce ciblage vise à bénéficier aux zones dites « tendues »,
c’est-à-dire celles où le manque de logement se fait le plus sentir. Des zones
à fort potentiel d’investissement donc, ce qui devrait rendre le Pinel encore
plus efficace, et rassurer les investisseurs quant à la rentabilité de leur
bien.